Nous vous avons déjà présenté une théorie assez large du travail, et expliqué pourquoi nous n’arrêterons probablement pas de travailler lorsque nous seront indépendant financièrement. S’il vous faut une piqûre de rappel : le travail nous permet de nous épanouir ! Une fois la contrainte financière levée, nous pouvons rechercher les activités qui nous plaisent et nous apportent le plus.
Mais, avant d’en arriver là, comment on fait ? Doit-on accepter un travail bien payé mais pas intéressant ? Comment choisir entre des solutions imparfaites, ou du moins difficilement comparables ? Il y a trois aspects de notre vie professionnelle à gérer en attendant d’être financièrement indépendant : la rémunération horaire de nos activités, le temps de travail, et notre bien-être et intérêt pour ce travail.
Le salaire
Attaquons d’abord le premier point : si nous devons travailler, alors il est essentiel de capter la plus grande partie de la valeur que nous créons dans notre temps de travail. Cela va nous permettre d’augmenter d’autant notre épargne, et donc de nous affranchir plus rapidement de la nécessité du travail.
Pour moi, une manière simple de savoir combien nous devrions être payé est de réfléchir à notre plus-valueUne plus-value est un gain en capital. C'est la différence entre le prix d'achat et le prix de revente d'un bien. Elle peut être "réalisée" (si la revente a eu lieu) ou "latente" (en se basant sur les prix actuels, si la revente n'a pas encore eu lieu). C'est un... More pour l’entreprise qui nous emploie. Et surtout, de ne pas hésiter à en parler avec nos supérieurs, et à réclamer notre dû. Sans agressivité, ultimatum ou menace de démission : la révolution pastèque est une révolution sans violence physiques. Simplement présenter les faits et demander, s’ils ont été appréciés, à être rétribué financièrement plutôt que par des compliments.
C’est une image que j’aime utiliser pour illustrer la différence entre les compliments et la rémunération : demandez à un niçois supportant le club de foot local, l’OGC Nice, comment il sent la prochaine rencontre Nice-Paris Saint Germain. Il va soutenir son équipe. Il va trouver des explications pour vous dire que Nice a de bonnes chances, que l’équipe est soudée, qu’elle joue bien ensemble, alors que le PSG n’est qu’un amalgame de personnalités individuelles unies par les pétrodollars qataris. En définitive, il vous donnera l’impression qu’il pense que Nice a au moins 50% de chances de l’emporter. Mais posons le problème différemment : à partir de quelle cote notre supporter de Nice pariera-t-il sur la victoire de son club. Pariera-t-il même jamais sur la victoire de son club ? En tout cas, s’il va sur un bookmaker en ligne, je n’ai pas de doutes qu’il refusera des cotes trop basses, qui auraient pourtant été alignées avec son discours : s’il pense que Nice a 50% de chance de gagner, il devrait accepter de parier à partir d’une cote de 2.0. Mais il ne le fera pas.
La morale de cette petite parabole, Dalida la connait bien : les mots n’ont aucune valeur, seuls les actes comptent. Et dans la vie d’un salarié, les compliments n’ont aucune valeur, seule la rémunération compte. J’ai déjà eu l’occasion d’avoir ce genre de discussions avec mes boss dans des grosses structures (Hello KPMG Luxembourg !).
Même les grosses boites disposent une certaine flexibilité, il faut jouer avec les subtilités du système : s’il y a plusieurs grilles de salaire, démontrez par A+B que votre place est dans la plus élevée ! S’il y a des bonus annuels, discutez de votre bonus et faites valoir pourquoi vous le méritez. N’attendez pas la veille du virement pour le faire : travaillez le terrain en amont.
Le nerf de la guerre, ici comme ailleurs, c’est l’information. Demandez à d’autres salariés à travers l’entreprise et les différents services combien ils gagnent. Quel est leur salaire fixe ? Leur bonus ? Leurs avantages ? Munit de ces informations, vous pouvez négocier avec vos supérieurs pour bénéficier des mêmes conditions.
Négociation salariale en grand groupe
- Se renseigner : quelles sont les grilles salariales ? Quels sont les bonus annuels ou ponctuels ? Quels avantages existent (salaire fixe et variable, bonus, leasing, CE, etc.) ?
- Préparer un dossier : présentez vos résultats de l’année passée par écrit, et formulez une proposition : pourquoi devriez-vous être promus ou augmenté ?
- Engager la discussion : approchez vos supérieurs ou conseillers pour leur présenter votre souhait. Si vous avez un mentor ou un manager carrière attribué, définissez avec lui la stratégie à adopter.
Note de Thomas : dans le cadre d’une négociation salariale, il est important de savoir ce que vous voulez avant d’entamer les discussions. Ne venez pas vers votre boss lui demander d’être mieux payé, venez avec un chiffre concret et précis, et montrez-lui pourquoi ce chiffre fait sens. Vous pouvez vous appuyer sur le salaire de vos collègues, de votre industrie de manière générale (cherchez les grilles salariales de votre entreprise sur Glassdoor), mais surtout sur vos résultats et objectifs à venir : plus que tout, ce sont eux qui déterminent votre valeur pour la société, et donc le montant qu’elle est prêt à mettre en face de cette valeur (votre salaire). Soyez toujours proactif dans une négociation, n’attendez pas que l’autre parti trouve des solutions pour vous.
Dans le cadre d’une activité en indépendant, le problème est plus facile à gérer : vous allez directement négocier avec vos clients. Vous allez proposer des prix, et accepter ou non les compromis et offres qui vous sont proposées.
Le temps de travail
Il faut également gérer son temps de travail. En France, les contrats type CDI considère qu’un cadre travaille 40 heures par semaine. Si vous travaillez 60 heures par semaine, vous travaillez donc un tiers de plus… sans être mieux rémunéré. Votre salaire reste le même, mais votre salaire horaire lui est un tiers moins élevé. Vous ne faites toujours pas une bonne affaire !
La tentation peut vous prendre de me faire remarquer qu’il vaut mieux bosser 60h par semaine pour 3500€ par mois, plutôt que bosser 40h par semaine pour 2500€ par mois. Peu importe le temps de travail, ce qui compte c’est ce qui arrive sur notre compte en banque à la fin du mois ! Mais… Nous sommes en 2018. Vous pouvez tellement mieux utiliser votre temps ! Les plateformes de freelance permettent à tout un chacun de travailler en complément de son travail principal. Les salariés peuvent cumuler des activités, notamment via une structure d’auto-entrepreneur (LegalStart explique bien comment cumuler les deux). Vous pouvez vendre des marchandises sur Etsy. Vous pouvez proposer vos services sur Malt ou sur Upwork. Cherchez les opportunités, elles existent bel et bien !
S’épanouir et réussir
Finissons par une dimension particulièrement importante : s’épanouir au travail ! C’est notre objectif de Pastéquiers que de nous accomplir au travers de nos activités et au cours de notre vie. De manière générale, l’état d’esprit fait beaucoup. Sourire rend plus heureux. De même, être proactif et volontaire rend votre expérience de travail plus plaisante. Cela créée aussi de futures opportunités, car vos collègues, fournisseurs et clients se rappelleront vos qualités, et seront heureux de faire encore appel à vos services.
Cela peut être particulièrement utile le jour où vous voudrez changer d’emploi, si vous montez une boite, ou si vous voulez travailler en freelance. A ce moment-là, il faudra aller trouver des clients, vous serez donc forcés de vous activer. Cette attitude est aussi très utile si vous restez dans la même entreprise et dans le même service : vos supérieurs et vos pairs apprécierons d’autant plus de travailler avec vous quand vous êtes force de proposition. Ce que vous pourrez faire valoir pour obtenir les conditions salariales et les promotions auxquelles vous prétendez.
Pour ma part, c’est exactement ce qui s’est produit. Je trouve tous mes clients par mon réseau, alors que mon effort de prospection oscille entre minime et inexistant. Je n’ai pas l’impression d’avoir un grand réseau, ni de le mobiliser particulièrement, mais j’arrive toujours à trouver des missions à un rythme qui me convient, et donc à travailler régulièrement. L’une des raisons est clairement que mon investissementL'investissement est le fait d'acquérir des actifs contribuant à long terme à l'accroissement de notre patrimoine. Dans ce sens, c'est un synonyme d'épargne. Ainsi, on peut partager notre revenu en deux parties : la consommation et l'investissement. Le premier concerne tous les services, objets, biens que nous acquérons pour notre... More et ma proactivité ont été remarqués et appréciés par mes employeurs précédents. Et aussi par mes collègues et partenaires, qui peuvent également devenir des clients : voilà pourquoi il faut toujours faire de son mieux, on ne sait jamais de quoi demain sera fait. Mais nous aurons l’occasion de revenir plus précisément sur le travail en freelance ! Le plus important ici est de noter que d’avoir une attitude positive au travail a deux gros avantages :
- C’est plus agréable pour nous, on se sent mieux quand on est actifSynonyme d'instrument financier ou de titre. Les actions, les obligations, ou les produits dérivés sont des exemples d'actifs financiers. Au sens plus large, en comptabilité, un actif est "Un actif est un élément identifiable du patrimoine ayant une valeur économique positive pour l’entité, c’est-à-dire un élément générant une ressource que... More et impliqué
- On crée un environnement de travail plus agréable pour les personnes qui nous entourent, et cela crée donc des opportunités dans le futur
Le travail pré-indépendance
Gardons donc bien ces trois éléments en tête : soyez proactifs, quel que soit votre travail. Réfléchissez à votre rémunération, et n’hésitez pas à en discuter avec vos managers. Et enfin, faites attention à votre temps de travail. Si vous bossez comme pour deux jobs, peut-être vaut-il mieux effectivement avoir deux jobs !
N’hésitez pas à partager votre expérience avec nous, nous serons ravis d’améliorer cet article avec plus de cas et d’exemples pour permettre à toujours plus de Pastéquiers de se rapprocher de l’indépendance financièreL'indépendance financière est une situation dans laquelle nous n'avons plus de contraintes financières. Cela ne veut pas dire que nous n'avons aucune dépenses, mais que nos dépenses sont entièrement couvertes par des revenus passifs, tels que les revenus de l'immobilier ou de notre portefeuille boursier. L'indépendance financière permet de prendre... More !